3.12.2018

Traverser les Alpes au cours du néolithique

Pendant des années, les archéologues ont étudié une lame de hache en cuivre découverte en 2008 sur le site d'habitation palafittique de Riedmatt, dans le canton de Zug en Suisse. Elle avait probablement était mise dans l'eau comme offrande sacrificielle il y a environ 5000 ans.

Récemment, suite à des recherches à l'Université de Berne, des résultats surprenants ont été annoncés: la forme et le matériau de la lame (voir la photo ci-dessous) sont pratiquement identiques à ceux utilisés par les peuples néolithiques plus au sud, dont ötzi, l'homme de glace vieux de 5000 ans découvert dans les Alpes en 1991.

Traverser les Alpes au cours du néolithique
La tête de hache en cuivre découverte en 2008 à Riedmatt dans le canton de Zug. Photo Kanton Zug

Cela implique, disent les chercheurs, que les hypothèses précédentes sont fausses: l’utilisation du cuivre au nord des Alpes il y a 5000 ans était fortement liée à une influence des pratiques plus au sud. En effet, ils supposent maintenant que la lame de Riedmatt a effectivement voyagé vers le nord depuis le sud de la Toscane, tout comme celle trouvée sur le squelette momifié d'Ötzi, à la frontière italo-autrichienne.

Les points communs entre les deux lames mis en évidence par des analyses chimiques suggèrent qu'elles appartenaient toutes deux à un contexte similaire d'extraction et de traitement du cuivre dans la zone riche en minerai autour de Campiglia Marittima en Toscane.

Les liens, à la fois culturels et économiques, entre les régions du nord et du sud des Alpes au cours de la période néolithique (qui s'est terminée vers 2000 avant JC) étaient jusqu'à présent incohérents ou sous-évalués. De plus, avec cette découverte, certaines lacunes importantes dans la recherche autour des sites palafittique de l'époque peuvent être comblées.


Les randonneurs dans les Alpes à l'âge du bronze


Les détails d'une autre découverte archéologique près de Berne, ont été annoncés, cette fois concernant un site vieux de quelques milliers d'années de plus à environ 150 kilomètres au sud-ouest.

Un trésor d'équipements a été retiré d'un glacier, comprenant des fragments d'arcs et de pointes de flèches, une boîte en bois contenant de la farine, de petits morceaux de cuir et une boite faite en corne de vache.
Fouilles au col de Lötschen, dans le canton de Berne. Photo: Keystone

Les archéologues bernois supposent que ces restes représentent probablement l'équipement d'un alpiniste de l'âge du bronze, qui aurait traversé le canton du Valais vers le canton de Berne via le col du Lötschen, une importante route commerciale nord/sud pendant des siècles.

Bien qu'ils ne soient pas aussi vieux qu'Ötzi ou que les restes trouvés à Riedmatt, les objets remontent quelque part entre 2000 et 1800 avant JC. Cela signifie qu'ils sont les plus vieux jamais trouvés sur cette route suisse particulière.

La découverte a été signalée pour la première fois en 2011 par le gardien du col du Lötschen, et a été rendue possible par la fonte croissante des glaciers, qui a également donné la sombre trouvaille de deux marcheurs de la Seconde Guerre mondiale récemment.


Source:

Liens:

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A lire:

3.11.2018

Les formations en archéologie à l'université Paris 1 Panthéon Sorbonne



UFR 03 Histoire de l'art et archéologie



Les différentes licences en Histoire de l'Art et Archéologie


Licence 1 et 2 Histoire de l'Art et Archéologie

Les deux premières années de la Licence HAA ont pour but l’acquisition d’une solide culture générale dans ces deux disciplines, d'une formation théorique et pratique de base, tout en proposant une ouverture aux autres domaines des sciences humaines.
Plus d'informations: https://www.pantheonsorbonne.fr/ufr/ufr03/formations/licence/licence-1-et-2-histoire-de-lart-et-archeologie/





Licence 2 et 3 Histoire de l'Art et Archéologie parcours Préservation des biens culturels

Ce parcours forme des étudiants qui souhaitent se diriger vers la mention de Master Conservation-restauration des biens culturels, mais aussi dans le cas d’une réorientation ultérieure, aux Masters de l’UFR 03 : Histoire de l’art, Archéologie, Patrimoine et musées.
Cette formation permet à l’étudiant d’acquérir les bases théoriques, pratiques et méthodologiques tant en préservation qu'en histoire de l’art ou en archéologie. L’enseignement couvre divers domaines attachés en particulier à l’histoire matérielle et à l’authenticité des biens culturels, à la connaissance et l’identification des matériaux constitutifs des œuvres, objets et documents ainsi qu’à leurs techniques de fabrication. La compréhension de leur signification culturelle, du contexte de leur création, de leur utilisation passée et présente permet d’appréhender les valeurs culturelles des œuvres, objets ou documents étudiés. La formation permet également d’identifier et de comprendre les mécanismes d’altération des biens culturels.
Plus d'informations: https://www.pantheonsorbonne.fr/ufr/ufr03/formations/licence/l2-l3-haa-parcours-pbc/
 

Licence 3 Histoire de l'Art et Archéologie parcours Archéologie

Ce parcours se singularise par rapport à d’autres formations en archéologie par une ouverture à tous les continents, de l’Europe et du bassin méditerranéen jusqu’à l’Asie, en Afrique, en Océanie et en Amérique (Mésoamérique, Arctique, monde andin), de la Préhistoire jusqu’à l’époque moderne. L’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne est également la seule, en région parisienne, à proposer un enseignement en protohistoire égéenne, en archéologie islamique et archéologie byzantine. L’accent est également porté sur la méthodologie, permettant aux étudiants d’esquisser progressivement une filière de spécialisation, mais aussi de préparer une insertion professionnelle précoce.
Plus d'informations: https://www.pantheonsorbonne.fr/ufr/ufr03/formations/licence/l3-haa-parcours-archeologie/




Licence 3 Histoire de l'Art et Archéologie parcours Histoire de l'art

La troisième année de la Licence HAA parcours Histoire de l’art consolide les apprentissages méthodologiques, les niveaux d’expertise et les savoirs acquis en L1 et L2 sur les grandes questions techniques, historiques et culturelles liées aux productions artistiques à l’échelle internationale. Elle permet aux étudiant(e)s d’acquérir des connaissances approfondies dans le domaine des arts visuels, des arts décoratifs et des arts de l’espace depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque contemporaine. Elle propose un pas significatif vers une première spécialisation, grâce à une approche plus approfondie d'une période choisie dans une aire chrono-culturelle (antique, médiéval, moderne ou contemporain) et/ou une spécialité (arts visuels, sculpture, architecture, photographie, cinéma, arts décoratifs, etc.), en fonction des affinités et des objectifs professionnels des étudiant(e)s. Elle prépare aux métiers de la conservation, de la recherche, de la médiation, de la valorisation et de l’expertise dans le domaine des arts visuels, des arts décoratifs, des arts de l’espace ou du patrimoine monumental et permet d’accéder à des formations plus avancées (Master puis Doctorat).
Plus d'informations: https://www.pantheonsorbonne.fr/ufr/ufr03/formations/licence/l3-haa-parcours-histoire-de-lart/
 

Licence 3 Histoire de l'Art et Archéologie parcours Histoire du cinéma

https://www.pantheonsorbonne.fr/ufr/ufr03/formations/licence/l3-haa-parcours-histoire-du-cinema/


Licence 3 Histoire de l'Art et Archéologie parcours intensif

Ce parcours de L3 permet aux étudiants déjà titulaires d’une Licence n’appartenant pas aux Sciences humaines et sociales (SHS) de valider une Licence d’Histoire de l’Art et Archéologie en un an, en suivant chaque semestre un ensemble très dense d’enseignements fondamentaux et de méthodes. Ce parcours, qui s’adresse en priorité – mais pas exclusivement – aux étudiants disposant d’une Licence de Droit et désireux de préparer le concours de commissaire-priseur, se distingue des autres en étant semi-contraint (des cours doivent être choisis dans toutes les périodes) afin que la formation réponde aux exigences de diversité et d’approches thématiques de la Licence.
Plus d'informations: https://www.pantheonsorbonne.fr/ufr/ufr03/formations/licence/l3-haa-parcours-intensif/


Double licence Histoire de l'Art et Archéologie/Droit

La double Licence sélective Histoire de l’art et archéologie / Droit offre la possibilité d’acquérir, au cours des trois années de Licence, l’ensemble des bases théoriques et méthodologiques en Histoire de l’art et archéologie et en Droit. Originellement conçu pour permettre l’accès au concours de commissaire-priseur, ce double diplôme ouvre aussi aux métiers de la culture et du patrimoine, ainsi qu’au marché de l’art.

Plus d'informations: https://www.pantheonsorbonne.fr/ufr/ufr03/formations/licence/double-licence-haa-droit/






Double licence Histoire de l'Art et Archéologie/Histoire

La double Licence sélective Histoire de l’art et archéologie / Histoire offre la possibilité d’acquérir, au cours des trois années de Licence, l’ensemble des bases théoriques et méthodologiques en Histoire, Histoire de l’art et archéologie.
Grâce aux enseignements fondamentaux des deux champs disciplinaires,cette formation complète offre une progression au cours des trois années de Licence, permettant d’acquérir et de consolider les savoirs sur les grandes questions de l’histoire, de l’art, des cultures et des civilisations. Elle ouvre sur les Masters et les débouchés professionnels liés aux deux disciplines.Cette formation très complète s’adresse à des étudiants fortement motivés et implique un important travail personnel.
Plus d'informations: https://www.pantheonsorbonne.fr/ufr/ufr03/formations/licence/double-licence-haa-histoire/




Licence Histoire de l'Art et Archéologie parcours "Passerelle"

Ce parcours particulier est réservé aux étudiants de CPGE souhaitant valider un diplôme de Licence d’Histoire de l’Art et Archéologie.
Ce parcours fournit les éléments considérés comme fondamentaux dans les deux disciplines depuis l’archéologie préhistorique et antique jusqu’à l’art contemporain et le cinéma. Ces enseignements consistent en des séries de cours en ligne préparés spécifiquement pour ce parcours.
Plus d'informations: https://www.pantheonsorbonne.fr/ufr/ufr03/formations/licence/licence-haa-parcours-passerelle/



Licence Histoire de l'Art et Archéologie conventions d'équivalence CPGE

Une convention cadre établie entre les lycées de l’Académie de Paris et l’Université Paris 1 permet d’établir un système d’équivalences entre les CPGE et la Licence d’Histoire de l’Art et Archéologie.
Plus d'informations: https://www.pantheonsorbonne.fr/ufr/ufr03/formations/licence/licence-haa-convention-dequivalences-cpge/


Les différents Masters en Histoire de l'Art et Archéologie


Archéologie, sciences pour l’archéologie

La formation est tournée vers les mondes professionnels de l’enseignement et de la recherche, de l’archéologie préventive et programmée, des musées et des institutions culturelles. Très largement interdisciplinaire, elle offre une vaste palette de cours qui permettent aux étudiants de se spécialiser dans le domaine de leur choix.

Après l’année de M1, qui offre aux étudiants un socle commun de connaissance et de compétences, la mention est structurée en 5 parcours de M2, à finalité recherche ou professionnelle:

Plus d'informations: https://www.pantheonsorbonne.fr/ufr/ufr03/formations/masters/archeologie-sciences-pour-larcheologie/


Patrimoine et musées
 
La formation s’inscrit dans le développement récent des recherches sur les institutions et les arts, sur l’histoire des musées et du patrimoine, ainsi que sur l’histoire des politiques culturelles. Elle vise à une insertion professionnelle dans le domaine de la valorisation du patrimoine sous toutes ses formes, archéologique, historique, artistique. Elle entend enfin développer une approche historique et anthropologique des phénomènes patrimoniaux en termes d’institutions et d’organisations, d’appropriation et d’appartenance. La formation mobilise toutes les approches constitutives de l’histoire, de l’archéologie et de l'histoire de l'art, ainsi que les sciences du patrimoine.
Plus d'informations: http://www.pantheonsorbonne.fr/diplomes/master-patrimoine-et-musees/




Histoire de l’art
 
La formation est tournée vers les mondes professionnels de la recherche, des musées, des institutions culturelles, du marché de l’art et du cinéma. Très largement pluridisciplinaire, elle offre une vaste palette de cours qui permettent aux étudiants de se spécialiser dans le domaine de leur choix.    
Après l’année de M1, qui pose les bases d’une première spécialisation, la mention est structurée en sept parcours de M2, à finalité recherche ou professionnelle:

  •          Histoire de l’art
  •          Dual degree Columbia University
  •          Histoire de l’art/Philosophie
  •          Histoire de l’architecture
  •          Histoire du cinéma
  •          Cinéma, télévision et nouveaux médias
  •          Marché de l’art 
Plus d'informations: https://www.pantheonsorbonne.fr/ufr/ufr03/formations/masters/histoire-de-lart/
 

Conservation-restauration des biens culturels

La formation est tournée vers les mondes professionnels de la restauration, de la conservation préventive et des nouvelles formes d’études et de documentation des biens culturels. Cette mention prépare également à la formation doctorale et aux métiers de la recherche et de l’enseignement supérieur en conservation-restauration. La signification des objets, des collections, leur matérialité et leur environnement constituent les notions fondamentales étudiées dans le cadre des processus de transmission. : 
Cette mention se compose d’un M1 bâti sur un socle commun d’enseignements et sur trois dominantes qui préfigurent les parcours de M2. Le choix de la dominante est exigé lors du dépôt de candidature. 
  • Méthodologie et pratique de la conservation-restauration (MPCR)
  • Conservation préventive du patrimoine (C2P)
  • Valeurs et matérialité des biens culturels (VMBC)
Plus d'informations: https://www.pantheonsorbonne.fr/ufr/ufr03/formations/masters/conservation-restauration-des-biens-culturels/


Les différents Doctorats en Histoire de l'Art et Archéologie

Ecole Doctorale d'Archéologie ED 112

Elle accueille aussi les doctorats en histoire de l'art préhistorique, protohistorique, antique ou américain pré-colonial.
L'ED 112 couvre un champ très vaste, tant du point de vue chronologique (de la Préhistoire à l'époque moderne) que géographique (Europe, Asie, Afrique, Amérique, Océanie). Elle s'adosse au Master recherche, qui comporte trois spécialités : Archéologies Préhistorique et Protohistorique, Archéologie des Périodes Historiques, Archéologie et Environnement.
Plus d'informations: http://www.pantheonsorbonne.fr/ecoles-doctorales/ed-archeologie/


Histoire de l'Art ED 441:
http://ed-histart.univ-paris1.fr/

3.07.2018

La plus longue grotte au monde découverte au Mexique pourrait aider à comprendre la civilisation Maya

Un groupe de plongeurs a relié deux grottes sous-marines dans l'est du Mexique pour révéler ce que l'on pense être la plus grande grotte inondée de la planète.

La plus longue grotte au monde découverte au Mexique pourrait aider à comprendre la civilisation Maya
Photo:  Herbert Meyrl/ GAM

Cette découverte pourrait aussi permettre de mieux connaitre l'ancienne civilisation maya. Le Gran Acuifero Maya, un projet dédié à l'étude et la préservation des eaux souterraines de la péninsule du Yucatan, rapporte que la grotte longue de 347km a été identifiée après avoir explorer pendant des mois un dédale de canaux sous-marins.

La plus longue grotte au monde découverte au Mexique pourrait aider à comprendre la civilisation Maya
Les restes d'os d'un animal disparu, probablement un paresseux. Photo: Archivo GAM/INAH.

Près de la station balnéaire de Tulum, le groupe avait découvert que la grotte, connue sous le nom de Sac Actun, mesurait 263km, auxquels se sont ajoutés les 83km du système Dos Ojos.

Guillermo de Anda, directeur et archéologue sous-marin dans l'équipe du Gran Acuifero Maya, rapporte que cette découverte fantastique aidera à comprendre le développement de la richesse culturelle de la région qui fut dominée par la civilisation maya avant la conquête espagnole: "cela nous permet de comprendre plus clairement les rituels, les sites de pèlerinage et, finalement, les grandes colonies pré-hispaniques que nous connaissons en surface"

 Bâtiment maya au-dessus d'une grotte. Photo: Archivo GAM /INAH

 Vase maya avec un design unique, immergé dans un cénote. Photo: Archivo GAM/INAH

 Escaliers mayas se dirigeant vers l'entrée d'un cénote. Photo: Archivo GAM/INAH.

 Fragment d'une partie du visage du dieu maya du commerce Ek Chuak. Photo: Archivo GAM/INAH.

Fragment d'un encensoir appartenant probablement au dieu du commerce maya. Photo: Fichier GAM / INAH.

La péninsule du Yucatan est parsemée de reliques monumentales du peuple Maya, dont les cités s'appuyaient sur un vaste réseau de gouffres reliés à des eaux souterraines connues sous le nom de cénotes. Certains de ces cénotes avaient une signification particulière pour les mayas, dont les descendants continuent d'habiter la région.

Merci à Audric pour l'info !

Source:

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A lire:

3.04.2018

Les formations en archéologie à l'Université de Laval, Québec, Canada


Les formations en archéologie à l'Université de Laval, Québec, Canada

Le département d'archéologie de l'Université de Laval:



Les différentes formations proposées en premier cycle:

 Baccalauréat en archéologie (B.A.):
Grâce à ce programme, vous posséderez tous les outils pour effectuer des fouilles archéologiques et analyser la culture matérielle d'une société afin de témoigner de son histoire.
Liens:

Certificat en archéologie:
Ce programme présente un survol de l'archéologie permettant d'acquérir les connaissances de base pour se forger une idée et une opinion sur différents problèmes archéologiques.
Ce certificat peut être intégré dans un baccalauréat multidisciplinaire. Tous les cours du certificat pourraient vous être reconnus si vous souhaitez compléter un baccalauréat en archéologie.  Ce certificat peut en outre vous permettre d'accéder aux études de 2e cycle, à la maîtrise en archéologie, si vous détenez un grade de bachelier.
Liens:
 

Les différentes formations proposées en deuxième et troisième cycle:


Maîtrise en archéologie - avec mémoire (M.A.) 
Ce programme permet d'élargir ses connaissances et, dans le cadre de son projet de recherche, d'approfondir des méthodes d'analyse portant sur du matériel archéologique tel que des vestiges architecturaux, des artéfacts et des écofacts.
Liens:

Doctorat en archéologie:
Le doctorat en archéologie forme des archéologues-chercheurs appelés à travailler dans divers milieux : universités, organismes gouvernementaux, lieux historiques, parcs nationaux et provinciaux, instituts de recherche, musées, etc.
Liens:

Doctorat en archéologie (Ph. D.):
Ce programme permet de mener une recherche de haut niveau sur un sujet original à partir duquel on peut participer à des chantiers de fouilles et développer des analyses de pointe qui permettront de contribuer à l'avancement du savoir en archéologie tout en privilégiant l'ouverture à l'interdisciplinarité.
Liens:

D'autres formations en archéologie proposées par l'université de Laval:


ARL-U003 : Archéologie et développement durable du territoire
Cette formation a pour objectif de former les participants à la gestion responsable de l’archéologie, conjuguant aménagement du territoire, développement socio-économique et culturel, ainsi que protection et valorisation du patrimoine archéologique. Elle fait appel à des intervenants issus de divers milieux qui viendront partager leur expertise et leurs expériences. Volontairement transversale et intégrée, la formation s’adresse aux archéologues professionnels et étudiants, aménagistes, urbanistes, agents culturels, gestionnaires et élus municipaux désireux d’amorcer un dialogue constructif face aux pressions accrues du développement sur le patrimoine archéologique du Québec.
Liens:

2.28.2018

Le secret de l'alignement presque parfait de la Grande Pyramide de Khéops probablement découvert

Bien qu'elle soit légèrement déséquilibrée, l'imposante pyramide de Gizeh est un ancien exploit d'ingénierie. Et aujourd'hui, un archéologue pense avoir compris comment les égyptiens ont pu aligner le monument presque parfaitement le long des points cardinaux, nord-sud-est-ouest: ils pourraient avoir utilisé l'équinoxe d'automne.

Le secret de l'alignement presque parfait de la Grande pyramide probablement découvert
La Grande Pyramide de Gizeh fut construite il y a environ 4500 ans. Credit: Mikhail Nekrasov/Shutterstock

L'équinoxe d'automne se produit à mi-chemin entre les solstices d'été et d'hiver, lorsque l'inclinaison de la Terre est telle que la longueur du jour et de la nuit est presque la même.

Il y a environ 4500 ans, le pharaon égyptien Khéops fit construire la Grande Pyramide de Gizeh: c'est la plus grande des trois pyramides, aujourd'hui haute de 138 mètres, sur le Plateau de Gizeh, et elle fut considérée comme une "merveille du monde" par les anciens auteurs.

Il s'avère que les bâtisseurs de pyramides ont conçu cette ancienne merveille avec une extrême précision. "Les constructeurs de la Grande Pyramide de Khéops ont aligné le monument sur les points cardinaux avec une précision supérieure à quatre minutes d'arc, ou un quinzième d'un degré," rapporte Glen Dush, un ingénieur qui étudie les pyramides de Gizeh, dans un article publié récemment dans le Journal of Ancient Egyptian Architecture.

La pyramide de Khéphren, aussi située sur le plateau de Gizeh, et la Pyramide Rouge (sur le site de Dachour) sont aussi alignées avec un très grande précision, fait remarquer Dash, bien qu'il note que "les trois pyramides présentent le même type d'erreur; elles sont très légèrement tournées dans le sens antihoraire des points cardinaux"

Depuis plus d'un siècle, les chercheurs ont proposé différentes méthodes que les anciens égyptiens ont pu utiliser pour aligner les pyramides le long des points cardinaux avec autant de précision.

Dans son article, Dash démontre comment une méthode qui repose sur l'équinoxe d'automne a pu être utilisée.


Les ombres dans le Connecticut et à Gizeh.


Dans son expérience, qu'il a mené à Pomfret, dans le Connecticut, le 22 septembre 2016 (jour de l'équinoxe d'automne), Dash a placé une tige (ou gnomon pour les arpenteurs modernes) sur une plateforme en bois, puis il a marqué l'emplacement de l'ombre de la tige tout au long de la journée.

"Lors de l'équinoxe, l'arpenteur constate que l'ombre de la tige se déplace en ligne droite et presque parfaitement d'est en ouest." rapporte-t-il. Le degré d'erreur est légèrement dans le sens antihoraire, comme constaté sur les pyramides de Khéops, Khéphren et la Pyramide Rouge.

L'inclinaison de la Terre sur l'équinoxe d'automne permet à l'ombre de se déplacer dans cette direction est-ouest, écrit Dash. Bien que l'expérience ait été menée dans le Connecticut, la technique doit aussi pouvoir être utilisée à Gizeh.

Le secret de l'alignement presque parfait de la Grande pyramide probablement découvert
Le jour de l'équinoxe d'automne, un arpenteur plante un bâton dans le sol et suit son ombre tout au long de la journée. Cela donne une ligne donnant presque parfaitement la direction est-ouest. Credit: Wilma Wetterstrom

Pour que cela fonctionne, les anciens égyptiens (ou n'importe quel arpenteur) avaient besoin idéalement d'une "journée claire et ensoleillée, comme c'est le cas la plupart des jours à Gizeh. Un nuage passager ne sera pas un problème", écrit-il.

La tige a pu être placée sur une plateforme en bois sur le sol de Gizeh. Les égyptiens ont pu déterminer le jour de l'équinoxe d'automne en comptant 91 jours après le solstice d'été.


Les anciens égyptiens ont-ils réellement utilisé cette technique ?


L'expérience menée récemment montre que l'équinoxe d'automne a pu être utilisée pour aligner les trois pyramides, selon Dash. Cependant, on ne sait pas si les anciens égyptiens ont utilisé cette technique.

Les expériences menées au cours des dernières décennies suggèrent que plusieurs méthodes utilisant le soleil ou les étoiles ont pu être utilisées pour aligner les pyramides.

"Les égyptiens malheureusement, ne nous ont laissé que peu d'indices. Aucun document d'ingénierie ou d'architecture n'a été trouvé pour donner des explications techniques démontrant comment les anciens égyptiens alignaient leurs temples ou pyramides." écrit Dash.

En fait, il est possible que plusieurs méthodes ont été utilisées pour aligner les pyramides. L'équinoxe d'automne a cependant un avantage: elle est relativement simple à utiliser. D'autres méthodes demandent plus d'étapes et sont généralement plus compliquées.

"Il est difficile d'imaginer une méthode plus simple, que ce soit conceptuellement ou pratiquement," que la méthode de l'équinoxe d'automne, écrit-il.

Dash est le fondateur de la Glen Dash Foundation for Archaeological Research. Il mène des travaux sur le plateau de Gizeh avec l'Ancient Egypt Research Associates, et il a effectué un travail radar dans la Vallée des Rois.
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Source:

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2.22.2018

Une étude génomique remet en question les origines des chevaux domestiques

En séquençant le génome des chevaux Botai, une équipe de chercheurs du CNRS et de l'Université de Toulouse III Paul Sabatier a découvert qu'ils n'étaient pas les ancêtres des chevaux domestiques d'aujourd'hui.

D'après l'étude, publiée dans la revue Science, ces équidés sont les ancêtres des chevaux de Przewalski que l'on pensait sauvages.

Une étude génomique remet en question les origines des chevaux domestiques
 Chevaux de Przewalski, réserve de réintroduction de Seer, Mongolie.  Photo: Ludovic Orlando / Natural History Museum of Denmark / CNRS


On sait que la première preuve de la domestication du cheval remonte à 5500 ans environ (voir à ce sujet l'article publié en 2009: Découvertes des plus anciennes traces de domestication du cheval), dans les steppes d'Asie centrale.


Et, jusqu'à présent, les modèles montraient que les chevaux domestiques modernes descendaient des chevaux domestiqués pour la première fois à Botai, dans ce qui est aujourd'hui le nord du Kazakhstan.

Ludovic Orlando, chercheur CNRS au laboratoire Anthropologie moléculaire et imagerie de synthèse (UMR-5288), et son équipe, ont séquencé les génomes de 20 chevaux Botai afin de tracer leur évolution biologique dans le cadre de la domestication; en effet, il est quasi impossible d'accéder aux premières étapes de la domestication en analysant les génomes de chevaux modernes, considérablement transformés par la sélection des éleveurs.


Des résultats inattendus.


Cette analyse génomique a donc révélé que les chevaux de Botai étaient les ancêtres directs des chevaux de Przewalski que l'on supposait être les derniers chevaux sauvages sur Terre; ils sont en fait les descendants sauvages des premiers chevaux à être domestiqués.


 Site de fouille de Botai dans le nord du Kazakhstan, 2017.  Photo: Alan Outram / University of Exeter

 L'étude a découvert certains changements apparus lors de ce retour à l'état sauvage, entre autre un allèle impliqué dans l'apparition d'une robe léopard, qui était présent chez le cheval de Botai mais qui a été perdu par la suite.

Reconstitution de chevaux de Botai basée sur l'étude génétique. Certains des chevaux se sont révélés porteurs de variants génétiques causant des robes aux motifs blancs ou léopard.  Photographie de Ludovic Orlando, retravaillée par Sean Goddard et Alan Outram.

En ce qui concerne les chevaux domestiques modernes, leur origine doit donc être recherchée ailleurs, car aucun des 22 chevaux eurasiatiques analysés par l'équipe (couvrant les 4100 dernières années) n'est apparenté à ceux de Botai.

Les chercheurs se concentrent actuellement sur d'autres sites candidats, en Asie centrale mais aussi dans les steppes pontiques du sud de la Russie, en Anatolie et dans différent secteurs au cœur de l'Europe.

Ce travail a impliqué 47 chercheurs représentant 28 institutions, dont, pour la France:
  • Le laboratoire Anthropologie moléculaire et imagerie de synthèse (CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier/Université Paris Descartes): UMR-5288
  • Les laboratoires Archéologies et sciences de l'Antiquité (CNRS/Université Paris Ouest Nanterre La Défense/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Ministère de la Culture): ArScAn
  • Le laboratoire Archéozoologie,archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements (CNRS/MNHN). 

Source:

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2.21.2018

L'énigme de l'ancienne production du fer en Norvège

Pendant des siècles, les habitants de ce qui est aujourd'hui la région de Trøndelag en Norvège ont fabriqué de grandes quantités de fer de première qualité. Fait à partir de minerai provenant des tourbières, ce fer servait à fabriquer des armes et des outils.

L'énigme de l'ancienne production du fer en Norvège
Des fours, souvent quatre d'affilés, avec des tas de scories de la même taille indiquant que tous les fours ont fonctionné simultanément. Chaque four fonctionnait selon un programme cyclique, jusqu'à ce que la fosse à scories soit pleine. (Illustration: Inkalill)

La production a atteint un pic d'environ 40 tonnes par an aux alentours de 200 après JC. Avec des niveaux de production aussi hauts, il est très probable qu'ils aient exporté du fer vers le continent européen.

Mais d'où leur est venu cette expertise dans la fusion du minerai ?

Arne Wang Espelund, professeur au département des sciences et de l'ingénierie des matériaux à l'Université norvégienne de sciences et de technologies (NTNU), s'intéresse à la fabrication du fer depuis les années 1970. Il a lui-même aidé à fondre du fer avec une méthode décrite dans les années 1700 par Ole Evenstad à Stor-Elvdal, juste au nord de Lillehammer.

Cependant, cette méthode est différente des techniques utilisées en Norvège pendant près 900 ans jusqu'à environ 600 après JC. Au cours de cette même période, la peste et le ralentissement économique frappaient l'Europe et l'art de la fabrication du fer tombait dans l'oubli.

Pour le moment, personne ne sait vraiment comment les norvégiens de l'âge du fer ont appris à fabriquer du fer. 


Espelund a trouvé des indices qui mènent à l'Empire Romain.


Des scientifiques ont découvert un four en Autriche avec exactement les mêmes mesures et les mêmes caractéristiques que les fours norvégiens. Cette partie de l'Autriche appartenait alors à l'Empire Romain.

Des scientifiques en Autriche ont trouvé un four avec exactement les mêmes mesures et caractéristiques que les fours norvégiens. (Photo: Brigitte Cech)

L'archéologue Brigitte Cech a trouvé un four à Semlach, un village qui était dans le norique (royaume celtique) pendant la période romaine. Le four date d'environ 100 après JC. "C'est une copie parfaite des fours du Trøndelag. Il a les mêmes dimensions et une ouverture latérale" rapporte Espelund. Il est vrai cependant que la fosse à scories est construite en argile, alors que celles en Norvège étaient en pierre. Ce four autrichien est plus vieux que les plus anciens fours de Norvège de même conception.

Des fours encore plus anciens se trouvent à proximité de Populoniaet en Italie et de Burgenland en Autriche. "Je pense que la technologie d'extraction du fer doit provenir de l'extérieur de la Norvège," estime Espelund.

Son opinion est renforcée par le fait que personne n'a encore trouvé de preuve d'expérimentation de fabrication du fer en Norvège. Cela signifierait que les anciens norvégiens aurait maîtrisé l'art de fabriquer du fer de haute qualité, avec moins de 0,2 pour cent de contamination au carbone, sans aucune trace d'essais et d'erreur. Autrement dit, ils ont forcement appris l'art ailleurs.


Les ancêtres des romains.


Il se peut que les étrusques aient été les premiers à apprendre à faire du fer en Europe. Ils vivaient dans ce qui est aujourd'hui l'Italie et la Corse à partir de 700 avant JC. Les étrusques dominaient Rome au début de l'empire.

Les Celtes quant à eux ont amélioré le métal en ajoutant du carbone et en faisant ainsi de l'acier. La technique s'est répandue dans tout l'Empire Romain. Et peut-être même en Norvège. Le fer y était fabriqué à partir du minerai des tourbières. Le minerai était recueilli au printemps, tandis que la fusion était faite en automne.

Dans la Norvège peu peuplée, où beaucoup est encore préservé, il y a des centaines d'endroits avec des preuves de cette production, depuis les zones où le minerai était recueilli jusqu'aux endroits où le fer était extrait du minerai.


Résoudre le puzzle avec la chimie


Aujourd'hui, le signe le plus courant de la production de fer antique est le terril. Des analyses chimiques de ces terrils sont au cœur de la compréhension sur la façon dont le minerai était fondu.

Espelund est en fait un ingénieur minier, non un archéologue. Cependant, dans cette situation cela est un avantage. Il est habitué aux analyses chimiques et aux sciences naturelles, ce qui peut aider à apporter une contribution importante dans un sujet qui, selon lui, est souvent quelque peu descriptif.

Espelund, qui remercie les archéologues de NTNU pour leur coopération fiable sur le terrain, a cependant une approche différente lorsqu'il est confronté à un site archéologique, il aime s'appuyer sur sa boîte à outils de sciences naturelles.

Le minerai de fer contient différents composés riches en oxygène (FeOOH). Le minerai brut est d'abord chauffé sur un feu ouvert pour créer de l'oxyde de fer  (Fe2O3). Lorsqu'il est placé dans un four, cette matière première est ensuite transformée en fer très pur, car le monoxyde de carbone dans le four réagit avec l'oxyde de fer.
Cependant, un certain pourcentage du fer reste dans les scories, comme l'oxyde ferreux (FeO), cela renseigne sur la qualité du fer.


Les scories.


Les scories, provenant de trois sites en Norvège, mais aussi d'Islande, de Catalogne et d'Autriche, ont tous une composition remarquablement similaire. Ces scories contiennent environ 65% de mélange d'oxyde de fer et d'oxyde de manganèse. Environ 20% est de l'oxyde de silicium. Ce mélange s'appelle de la fayalite. Celui-ci peut à son tour nous éclairer sur la qualité du minerai et nous fournir des valeurs comparables entre les scories provenant de différents sites.

Fosse à scories à Heglesvollen en Norvège. (Photo: Arne Espelund)

Heglesvollen dans le Trøndela, est l'un des sites les plus importants pour la production du fer. Depuis 1982, quatre fours et 96 tonnes de scories ont été trouvés dans la zone. Cela suggère qu'il y avait une grande quantité de production de fer à cet endroit pendant un certain nombre d'années. Les chercheurs ont aussi vu que les fours avaient été réparés plusieurs fois.

Les archéologues ont découvert les restes de quelque chose qui aurait pu être une prise d'air pour un four qui aurait été alimenté par effet de cheminée à Vårhussetra. Mais c'est le seul site où ce type de prise d'air a été trouvé. "Se pourrait-il que certaines parties du processus de production aient été tenues secrètes et que ces prises d'air aient été détruites?" se demande Espelund. On ne le sait pas, mais il dit qu'une approche possible pourrait impliquer cinq prises d'air qui provoqueraient une sorte de feu de cheminée qui, à son tour, créerait des températures élevées.


Du bois de pin


Les datations carbone et d'autres analyses sur du bois suggèrent que les habitants de Trøndelag comptaient presque exclusivement sur le bois de pin pour la production de fer. "C'est parce que le pin brûle deux fois" dit Espelund; tout d'abord, le bois brûle avec de grandes flammes, ensuite il se transforme en charbon de bois qui tombe au fond du four, il peut alors être brûlé à nouveau et aider à la fusion.

L'ajout de bois créé un effet cheminée dans le four, ce qui, combiné avec des prises d'air dans les endroits appropriés pourrait éliminer la nécessité d'utiliser un soufflet qui peut être épuisant.

Espelund continue d'assister à des conférences pour en apprendre davantage et contribuer au débat.
Il reste cependant encore beaucoup de questions, et il n'est pas sûr qu'on trouvera toutes les réponses. "Vous devez être curieux" dit-il.


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2.15.2018

Les scientifiques ont probablement découvert ce qui a tué les aztèques il y a 500 ans

En 1545, un désastre frappe la nation aztèque lorsque les gens commencent à être décimés suite à des fièvres élevées, des maux de tête et des saignements des yeux, de la bouche et du nez. La mort survenait généralement dans les trois ou quatre jours.

En cinq ans près de 15 millions de personnes (80% de la population) ont ainsi succombé à une épidémie que les habitants ont appelé "cocoliztli". Le mot signifie peste en nahuatl, la langue aztèque.

Les scientifiques ont probablement découvert ce qui a tué les aztèques il y a 500 ans
Des fouilles de la place centrale sur le site de Teposcolula-Yucundaa ont révélé une découverte inattendue: un grand cimetière lié à l'épidémie de cocoliztli en 1545-1550. Photo:Christina Warinner, Teposcolula-Yucundaa Archaeological Project



La cause de cette maladie est restée obscure pendant presque 500 ans.


Récemment, des scientifiques ont éliminé la variole, la rougeole, les oreillons et la grippe comme suspects probables, identifiant une «fièvre entérique» ressemblant à la typhoïde pour laquelle ils ont trouvé des traces d'ADN sur les dents de victimes mortes depuis longtemps.

"Le cocoliztli de 1545-1550 est l'une des nombreuses épidémies qui ont touché le Mexique après l'arrivée des européens, mais elle a été la seconde parmi les trois épidémies qui ont été les plus dévastatrices et qui ont conduit au plus grand nombre de pertes humaines" rapporte Åshild Vågene de l'Université de Tübingen en Allemagne, "la raison de cette épidémie est débattue depuis près d'un siècle par les historiens, et aujourd'hui nous sommes en mesure de fournir des preuves directes grâce à l'utilisation de l'ADN ancien pour contribuer à cette question historique."

Vågene est co-auteur d'une étude publiée dans la revue Nature Ecology and Evolution: Salmonella enterica genomes from victims of a major sixteenth-century epidemic in Mexico.

L'épidémie est considérée comme l'une des plus meurtrières de l'histoire de l'humanité, approchant celle de la Peste Noire qui a tué 25 millions de personnes en Europe de l'Ouest au 14ème siècle, soit environ la moitié de la population d'alors.

Les colons européens ont répandu la maladie alors qu'ils s'aventuraient dans le nouveau monde, apportant des germes que les populations locales n'avaient jamais rencontrées et contre lesquelles elles manquaient d'immunité.

Ci-dessus une tombe avant d'être fouillée. Elle contient les restes de trois individus, tous testés positifs à la salmonella enterica. Les fosses communes dans la Grand Plaza étaient peu espacées et grossièrement découpées dans le sol en plâtre. Le sol n'a jamais été réparé, ce qui indique la hâte avec laquelle le site a été abandonné peu de temps après l'épidémie. Photo: Christina Warinner.

La peste cocoliztli de 1545 dans ce qui est aujourd'hui le Mexique et une partie du Guatemala est survenue juste deux décennies après une épidémie de variole qui a tué environ 5 à 8 millions de personnes juste après l'arrivée des espagnols. Une seconde épidémie, entre 1576 et 1578, a anéantie la moitié restante de la population.

"Dans les cités et grandes villes, de grands fossés ont été creusés, et du matin au soir, les prêtres ne faisaient que transporter les cadavres pour les jeter dans ces fossés", c'est ce que raconte l'historien franciscain Fray Juan de Torquemada. Et, même à l'époque, les médecins ont déclaré que les symptômes ne correspondaient pas à ceux de maladies mieux connues comme la rougeole et le paludisme.


Aujourd'hui, les scientifiques pensent avoir démasqué le coupable.


En analysant de l'ADN provenant de 29 squelette inhumés dans un cimetière de cocoliztli, ils ont trouvé des traces de la bactérie salmonella enterica de la variété Paratyphi C. Elle est connue pour causer de la fièvre entérique, dont la typhoïde est un exemple.
Le sous-type mexicain provoque rarement une infection humaine aujourd'hui.

De nombreuses souches de salmonelles se sont propagées par de la nourriture ou de l'eau contaminée, et ont pu voyager avec des animaux domestiqués apportés par les espagnols. Salmonella enterica était présente en Europe au Moyen Âge.

"Nous avons testé tous les pathogènes bactériens et les virus à ADN pour lesquels des données génomiques sont disponibles" et la salmonella enterica a été le seul germe détecté rapporte le co-auteur Alexander Herbig.

Il est possible, cependant, que certains pathogènes étaient indétectables ou complètement inconnus. "Nous ne pouvons dire avec certitude que salmonella enterica a été la cause de l'épidémie de cocoliztli" ajoute le membre de l'équipe Kirsten Bos, "nous estimons qu'elle devrait être considérée comme une candidate très probable".



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